Un autre regard sur le programme d’histoire de 3ème
(actualisé le )
Après un préambule marqué par la visite du bureau du Général de Gaulle (Cf. article "Au coeur de la Résistance à travers les arts"), nouvelle étape de l’itinéraire sur les lieux de mémoire de la Résistance emprunté par la classe de 3E1, les élèves ont approfondi leur connaissance d’un Haut lieu de mémoire du territoire suresnois, le Mont-Valérien.
Une déambulation dans un lieu chargé d’histoire
En cette fin d’avril, une météo clémente a permis un "parcours mémoriel" conciliant rappels historiques, dans la perspective du brevet, approche sensible du programme d’histoire de la classe de 3ème et formation du citoyen.
En chemin pour se rendre dans l’ancienne forteresse, les élèves ont pu bénéficier de l’exposition itinérante hommage à Missak Manouchian, réalisée par le Musée de la Résistance Nationale et les éditions Dupuis, à partir des cases ou planches de la bande dessinée de l’album "Missak, Mélinée et le groupe Manouchian" (scénario de Jean-David Morvan, dessin de Thomas Tcherkezian), de documents d’archives, de photographies et de témoignages.
L’entrée dans la "Chapelle des fusillés", chapelle désacralisée et dernier lieu d’attente des condamnés avant leur exécution, mais aussi la découverte des graffitis laissés par ces fusillés, des cercueils de bois et des poteaux d’exécution imposent le silence dans cette antichambre de la mort.
De retour à l’extérieur, dans la cour pavée, le "Monuments aux fusillés" retient l’attention des élèves. Inauguré en 2003 et édifié sur la proposition de Robert Badinter, en 1997, alors sénateur des Hauts-de-seine, décédé cette année, ce monument permet de mettre un nom sur les nombreuses victimes et de rendre hommage à tous ceux qui, ayant donné leur vie pour le pays "n’ont pas été identifiés" et demeurent, à ce jour, anonymes.
Autre espace imposant le recueillement, la "clairière des fusillés", verdoyante en ce début de printemps, pourtant lieu isolé où la mort pouvait être donnée en toute discrétion. Les allemands en joue devaient être très nombreux pour dissiper le sentiment de culpabilité des soldats. Les clichés de l’aumônier Franz Stock immortalisent les derniers instants de deux membres du groupe Manouchian : Marcel Rajman et Celestino Aflonso.
Si pour les élèves suresnois, l’imposant Mémorial de la France combattante en grès rose, au pied de la forteresse, est un espace familier, toutefois, achever ce parcours en pénétrant dans la crypte dans laquelle reposent dix-sept combattants offre un autre temps fort de commémoration. Avant son entrée au Panthéon, le 21 février 2024, le corps de Missak Manouchian a reposé, la veille, dans ce lieu.
Cette visite attentive et recueillie du site a été, non seulement un temps riche en émotions dans l’exploration de la mémoire mais également l’opportunité d’un questionnement sur l’évolution des choix opérés pour célébrer la flamme inextinguible de la Résistance.
Les Archives, aux sources de l’Histoire
Afin de compléter cette approche de l’histoire et de la mémoire par les lieux, une visite des Archives Départementales des Hauts-de-Seine a permis de découvrir les missions spécifiques de cette institution méconnue tout en offrant un prolongement à la visite du Mémorial par l’étude de documents authentiques.
Particulièrement, le travail sur différentes lettres de fusillés et la confrontation avec des originaux ont favorisé l’entrée dans l’intimité des histoires de ces destins singuliers qui constituent aussi l’Histoire.